Dans un projet de restauration de sellerie automobile, il existe plusieurs éventualités telles que la modification complète pour un nouveau look (exemple : passage du tissu au cuir), la rénovation sur une base identique pour redonner de la fraicheur à l’habitacle ou la restauration conforme à l’origine pour conserver l’authenticité du véhicule.

Sur cette dernière option, il est important d’être vigilant quant au choix de la matière qui viendra habiller les sièges. En effet, rester fidèle aux codes constructeurs en procédant à une restauration avec, par exemple, un tissu identique à l’origine est une opération complexe et plus encore lorsque ce dernier est à motifs.

Pour restaurer une sellerie avec un revêtement identique à l’origine, l’idéal est évidement de pouvoir s’approvisionner en tissu d’époque. Malheureusement, les stocks de tissus anciens utilisés par les manufacturiers et/ou équipementiers lors de la production des véhicules se font très rares et lorsqu’ils existent encore, les tarifs sont à l’image de leur rareté (parfois jusqu’à 200€ le mètre linéaire pour des Youngtimers).

Dans ce cas, on se tournera alors vers la refabrication de tissus – lorsqu’elle existe, là aussi – afin de pouvoir restaurer la sellerie du véhicule sans altérer le style de l’habitacle. Mais toutes les refabrications ne se valent pas. Aujourd’hui, avec le commerce en ligne, il est possible de s’approvisionner aux quatre coins du monde et de trouver les tarifs les plus avantageux. Toutefois, cela se fait souvent au détriment de la qualité ou du moins de la finition du matériau.

Pour qu’un projet de restauration de sellerie vienne véritablement sublimer le véhicule, plus encore si ce dernier a déjà fait l’objet d’une restauration complète au niveau mécanique et esthétique, un tissu refabriqué doit être à 95% conforme à l’original. Si la marge de tolérance est extrêmement faible, c’est parce que la moindre incohérence dans le tissu peut, selon le cas, totalement dénaturer le dessin même d’un siège.

Ainsi, si la trame du motif ne respecte pas les dimensions, le sens ou encore les différents alignements d’origine, en fin de conception d’un siège il peut y avoir plusieurs centimètres de décalage et cela quand bien même les écarts de départs sont minimes.

De même, les standards de fabrication des années 70 ou même 90 ne sont plus les mêmes qu’actuellement et la qualité des fibres employées dans les tissus de refabrication pourra donner une sensation rêche ou une impression de fragilité.

Enfin, avec les années, les couleurs de la sellerie à restaurer ont nécessairement passées du fait de l’exposition au soleil, des effets de la lune, de l’usure et/ou tout simplement du manque ou du mauvais d’entretien. Lorsque la restauration d’un siège n’est que partielle, la différence entre le tissu neuf et celui d’origine est inévitablement visible. Il est alors préférable d’envisager la restauration complète du siège pour limiter la cassure visuelle entre la zone restaurée et celle non prise en charge.

Cependant, dans certaines situations, il n’est pas possible de faire autrement que d’employer ces tissus du fait de leur rareté ou de la difficulté d’approvisionnement en refabrication et de « composer » avec les imperfections qu’ils présentent. Il est alors important de prendre le temps de comparer les refabrications avec le tissu original, mais aussi entre elles lorsque cela est possible et de ne retenir que la plus qualitative.

Votre sellier est également à votre écoute pour toutes ces problématiques et fera prévaloir son devoir de conseil pour vous assurer une restauration de votre sellerie la plus qualitative possible tout en tenant compte de vos souhaits.